L’ONU aurait dû saisir le conseiller juridique sur l’ouverture de consulats au Sahara occidental

Le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), Smaïl Chergui, a estimé que le Secrétaire général (SG) des Nations unies, Antonio Gutéress, aurait dû saisir le conseiller juridique pour rendre un avis concernant l’ouverture de représentations diplomatiques dans un territoire non autonome, affirmant que « le peuple sahraoui est le seule à décider du devenir du Sahara occidental ».
Dans un entretien au quotidien arabophone « El Khabar », paru lundi, M. Chergui a rappelé, concernant l’ouverture par certains pays, dont africains, de consulats dans la ville occupée d’El-Ayoune, la position de l’UA qui a appelé les deux parties au conflit, à « s’abstenir de tout acte susceptible d’aggraver la situation dans le territoire du Sahara occidental ».
Et d’ajouter : « j’estime que le SG de l’ONU aurait dû saisir le conseiller juridique en vue d’émettre un avis juridique concernant l’ouverture de consulats et de représentations diplomatiques dans un territoire non autonome », comme ce fut la cas en 2002.
S’agissant de la récente annonce du Président américain sortant, Donald Trump, reconnaissant la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, M. Chergui a indiqué que la réaction du SG de l’ONU a été « claire et sans équivoque » en affirmant que le statut du Sahara occidental reste inchangé et ne peut changer en fonction de décisions unilatérales .
Ainsi, ajoute M. Chergui, « Il n’y a qu’un seul peuple qui peut décider du sort du Sahara Occidental, dans le cadre du droit international concernant les territoires non indépendants stipulé dans la résolution 1514 du 14 décembre 1960, et c’est le peuple sahraoui. »
En réponse à une question sur les efforts et les chances du Conseil africain pour la paix et la sécurité pour résoudre ce conflit, M. Chergui a souligné que le dernier sommet de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement avait a exhorté les deux Etats membres de l’Union africaine (Maroc et RASD) à trouver une solution politique.
Le sommet, a-t-il ajouté a chargé le Conseil de se réunir immédiatement pour examiner la situation et écouter les deux parties en vue d’un nouvel accord de cessez-le-feu, et asseoir ainsi les conditions appropriées à la reprise des négociations pour une solution politique, juste et définitive, à même de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit légitime à l’autodétermination à travers un référendum, conformément au droit international qui garantit ce droit aux territoires non autonomes.
Le sommet a préconisé, en outre, l’activation du mécanisme de la troïka, qui ne s’est pas réuni depuis sa création en 2018 malgré l’existence de cinq opportunités au moins pour sa tenue, sans parler de la non réouverture du bureau de l’Union dans la ville sahraouie Laayoune.